Brazzaville le 14 juin 2018. L’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH) se réjouit
du verdict rendu par la Cour criminelle de Brazzaville en date du 12 juin 2018 dans le dossier de
viol d’une jeune dame à Brazzaville qui, après 4 ans de lutte, a réussi à obtenir justice.
En effet, le 30 septembre 2014, le Caporal-chef Amboulou Lionel rencontre sa victime et lui demande
son téléphone. Simulant un appel, il se dirige vers une parcelle habitée où se trouvait en fait sa maison.
La victime le suivi pour reprendre son téléphone. Sur ces entrefaites, elle est agressée physiquement et
sexuellement de 12 heures à 18 heures.
Pour accomplir son crime en toute quiétude, le Caporal-chef Amboulou Lionel utilise une taie d’oreiller
et augmente l’intensité de la musique afin que la voix et les pleurs de sa victime ne se fassent pas
entendre du dehors. Malgré ses précautions, les voisins de l’agresseur étaient quand même alertés.
Ainsi, ce n’est qu’en prétextant d’aller faire miction, profitant d’un moment de diversion de son
agresseur qui recevait un appel téléphonique, que la victime s’était échappée. « Je me suis refugiée dans
la maison d’une femme qui m’a caché avant de m’aider à prendre la fuite », déclare la victime. Aussitôt,
elle s’est rendue à l’hôpital accompagnée des membres de sa famille.
Le 8 octobre 2014, les parents de la victime ont saisi l’OCDH pour une assistance. L’OCDH a mis à la
disposition de la victime un avocat puis s’était constitué partie civile dans la procédure. Interpellé par
les services de la police judiciaire, le Caporal-chef Amboulou Lionel a été déféré au parquet de la
République près le tribunal de grande instance de Brazzaville où une information judiciaire a été ouverte
contre lui. Il a été relaxé peu de jours après à la grande déception des victimes.
Grâce aux efforts soutenus de l’OCDH justice a enfin été rendue et la personne responsable a été déclarée
coupable de crime de viol. Il est urgent pour les autorités judiciaires de rattraper l’agresseur afin qu’il
purge sa peine en prison et que le droit à la réparation soit pleinement respecté.
Pour l’OCDH qui accompagne ce dossier depuis 2014, il s’agit d’une victoire importante dans la lutte
contre l’impunité des crimes à caractère sexuel. Toutefois, cette victoire ne doit pas édulcorer les
faiblesses sérieuses de la justice congolaise.
Incontestablement, plusieurs défis demeurent pour assurer une justice impartiale et indépendante en
République du Congo. Pour se faire, une refonte profonde du secteur de la justice est essentielle.