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Evasion d’un présumé violeur de mineure à la Maison d’Arrêt et de Correction de Brazzaville, silence coupable des ses geôliers.

L’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) exprime sa vive indignation et sa préoccupation face à l’évasion suspecte de monsieur Jean Claude NKOUBITO de la Maison d’ Arrêt et de Correction de Brazzaville (MACB) dans la nuit 12 au 13 Décembre 2011.

En effet, Monsieur Jean Claude NKOUBITO, réfugié de nationalité rwandaise avait été placé à la MACB le 19 Décembre 2011 pour viol sur mineure. La victime de cet acte ignoble est la fille de la concubine du présumé criminel avec laquelle il vit sous le même toit. L’OCDH a été surpris de constater que ce présumé criminel qui a été mis sous main de justice s’est soustrait de la MACB sans effraction depuis le 2 Février 2012. Ce qui n’exclut pas l’hypothèse d’une complicité du personnel pénitentiaire.

L’OCDH, saisi de cette évasion, a rencontré le surveillant de la MACB et le Juge d’Instruction en charge du dossier en date du 13 et 16 février 2012. A l’issue de ces rencontres, il ressort que les responsables de la maison d’arrêt et de correction de Brazzaville n’avaient entrepris aucune action pour informer leur hiérarchie de cette évasion. Jusqu’alors aucun avis d’évasion n’est lancé.

Selon les informations qui ont été rapportées à l’OCDH, monsieur Jean Claude NKOUBITO aurait rejoint son domicile familial après son bref séjour en milieu carcéral. Ce qui place le bourreau et la fille dans une situation de cohabitation dangereuse car celui-ci, en représailles, profère des menaces à l’encontre de la victime et de sa sœur ainée âgée de seize ans. En outre, la mère de ces filles prenant partie pour son concubin les a menacées et reniées pour avoir dénoncé cet acte auprès de l’OCDH qui a porté cette affaire devant les juridictions.

Traumatisées, les deux mineures ont été contraintes de quitter le domicile familial, abandonnant leurs études.

Force est de constater que jusqu’à ce jour, ce présumé criminel bénéficie de l’impunité et circule librement sous le regard indifférent des responsables de l’administration pénitentiaire.

Au regard de ce qui précède, l’OCDH recommande :

Aux autorités de l’administration pénitentiaire et judiciaire :

– De prendre les mesures qui s’imposent afin de reconduire immédiatement monsieur Jean Claude NKOUBITO en lieu de détention ; – De prendre les mesures qui s’imposent afin de traduire monsieur Jean Claude NKOUBITO devant les juridictions compétentes ; – De garantir la protection des victimes de monsieur Jean Claude NKOUBITO conformément à la loi n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant au Congo ; – D’ouvrir une enquête pour établir les circonstances de l’évasion de monsieur Jean Claude NKOUBITO et sanctionner les éventuels complices conformément à la loi.

Aux autorités gouvernementales :

– De veiller à l’intégrité physique et psychologique des deux filles mineures victimes de monsieur Jean Claude NKOUBITO ; – De prendre toutes les mesures pour assurer l’application effective de l’arrêté n°12897 du 15 septembre 2011 fixant les attributions et l’organisation et des maisons d’arrêt, notamment sur la gestion des évasions ; – De prendre les textes d’applications de la loi n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant au Congo ; – De créer des centres de prise en charge des enfants victimes de traumatismes ; – De garantir les droits de l’enfant conformément aux normes nationales et internationales auxquelles le Congo est partie.

Au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés :

– De veiller à l’intégrité physique et psychologique des deux filles mineures victimes de monsieur Jean Claude NKOUBITO ; – D’apporter l’assistance nécessaire à ces victimes en leur garantissant le droit à l’éducation, à la santé et au logement conformément à la convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés.