Brazzaville, le 31 août 2017. L’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH) exprime sa « vive préoccupation » concernant le maintien en « détention arbitraire » du journaliste Ghislain Fortuné Dombé et de l’activiste Noël Mienanzambi Boyi et, appelle à leur libération immédiate.
En effet, le journaliste Ghislain Fortuné Dombé, directeur de publication du journal TALASSA a été arrêté le 11 janvier 2017, officiellement dans le cadre d’une procédure de flagrance pour « complicité d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ». C’est une complicité constatée dans un article où le journaliste, comme bien d’autres de sa profession, relaie le message de vœux de M. Frédéric Bitsamou, alias Pasteur Ntumi qui a conduit à son inculpation. Dans la foulée, le journal TALASSA a été interdit pour un autre article jugé diffamatoire vis-à-vis du chef de l’Etat. L’article invoquait l’échec de la rencontre entre le Président Sassou et le Président américain, Donald Trump.
Noël Mienanzambi Boyi, Président de l’Association pour la culture de la paix et de la non-violence a été quant à lui arrêté le 11 janvier 2017 à Kinkala. Après s’être trimbalé dans plusieurs commissariats de police, il a été écroué le 22 juin 2017 à la maison d’arrêt de Brazzaville. Les autorités lui reprochent le crime de « complicité d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » pour avoir accepté, selon lui, une mission des autorités pour tenter de mener une médiation entre le pouvoir et M. Frédéric Bitsamou, alias Pasteur Ntumi.
L’OCDH déplore que six (6) mois après la fausse annonce de l’ancien Ministre de la justice, M. Pierre MABIALA, sur la tenue imminente d’un procès concernant tous les prisonniers politiques de même que toutes les personnes arrêtées en rapport avec la guerre du Pool, que Gislain Fortuné Dombé et Noël Mienanzambi Boyi soient toujours détenus arbitrairement.
La loi nationale en matière de détention indique que la détention préventive ne peut excéder 4 mois et qu’aucune prolongation motivée ne peut être prescrite pour une durée de plus de 2 mois. L’OCDH fait constater que non seulement les 4 mois sont largement dépassés mais qu’aucune prolongation n’a été notifiée aux intéressés. L’arbitraire du pouvoir n’a plus de limites. En agissant ainsi, les autorités congolaises sont sorties du cadre de la légalité et enfreint manifestement la loi nationale et la législation internationale en matière des droits de l’Homme.