Le Consortium des Associations pour la Promotion de la Gouvernance Démocratique et de l’Etat de droit (CAPGED) a saisi l’occasion de la visite du Président français Emmanuel MACRON à Brazzaville pour publier une note de position afin de ramener à la surface les préoccupations auxquelles sont confrontés les citoyens congolais dans les domaines de la gouvernance ; des droits humains et de la démocratie, ceci à la faveur d’un point de presse qu’il a animé le 2 mars 2023 au siège de l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme.
Lors de ce point de presse le CAPGED par le truchement du président du Forum pour la Gouvernance des Droits de l’Homme, Maixent Agnimbat Emeka rendu public cette déclaration. Ce consortium estime que la visite d’un chef d’Etat français dans un pays constitué d’un régime corrompu et autoritaire est sujette à controverse, c’est ainsi qu’il affirme que : « De toute évidence cet acte est interprété comme un soutien au régime en place et par conséquent, constitue un facteur de démobilisation pour ce peuple en quête de liberté … »
Abordant les préoccupations de la population congolaise, le CAPGED a évoqué les violations des principes démocratiques en soulignant que la séparation des pouvoirs demeure un chantier inachevé car les pouvoirs législatif et judiciaire sont inféodés à l’exécutif, brisant ainsi le rôle de contrepoids qui est dorénavant joué par la presse et la société civile. A cela s’ajoutent la confiscation des libertés politiques caractérisée par le rétrécissement de l’espace civique ; l’absence de liberté d’association, de rassemblement, d’expression et de manifestation ; l’organisation des simulacres d’élections, car au Congo les élections sont organisées par une commission électorale dite indépendante qui n’est indépendante que de nom parce que le président de cette commission cumule ses fonctions avec celles de premier président de la Cour Suprême en toute incompatibilité. Et les élections s’organisent dans un climat de terreur, de fortes tensions, des harcèlements et des arrestations arbitraires des défenseurs des droits humains.
En parlant des violations des droits humains, le Consortium des Associations pour la Promotion de la Gouvernance Démocratique et l’Etat de Droit a indiqué que le gouvernement congolais brille par l’impunité des agents de la force publique qui violent les droits de l’homme à plusieurs reprises et cela est assorti par des détentions arbitraires ; des disparitions forcées et même des exécutions sommaires.
A propos des détentions arbitraires le CAPGED plaide pour la libération des prisonniers politiques : « Plusieurs voix se sont levées pour réclamer la libération du Général Jean Marie Michel MOKOKO et André OKOMBI SALISSA tous les deux anciens candidats à l’élection présidentielle de mars 2016 et reconnus par l’opinion publique comme des détenus politiques. Le CAPGED plaide pour que le Chef de l’Etat Français porte une attention particulière sur la situation des détenus politiques au-delà des intérêts diplomatiques et géopolitiques que revêt sa visite ».
S’agissant de la gouvernance, le CAPGED estime qu’elle est marquée par des détournements massifs des deniers publics et le refus des autorités publiques de déclarer leur patrimoine.
Enfin, ce consortium recommande que ses préoccupations loin d’être exhaustives trouvent une place de choix lors de la visite du Chef de l’Etat français à Brazzaville et notamment à l’occasion de son entretien avec le Chef de l’Etat congolais.
Pour votre gouverne, le Consortium des Associations pour la Promotion de la Gouvernance Démocratique de l’Etat de Droit (CAPGED) est composé de cinq associations des droits de l’homme à savoir l’OCDH ; le CDHD ; le FGDH ; Ras le bol ; et l’ARPA2DH.