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Les ONG de la société civile prônent pour une afforestation et un reboisement prenant en compte les besoins spécifiques des communautés locales et des populations autochtones.

En  marge de la Conférence Internationale sur l’Afforestation et le Reboisement(CIAR),Fern , CIRAD et FGDH  ont organisé au Centre  de Conférences de Kintélé un side event qui a porté sur les enjeux  et la prise en compte des droits des communautés et les  défis de la foresterie communautaire pour la conservation  et la restauration  des forets en République du Congo. Cette rencontre a été une occasion pour les différents orateurs de présenter au travers des exposés la portée de la foresterie communautaire pour les communautés locales et populations autochtones.

Co-organisé par le Forum pour la Gouvernance et les Droits de l’Homme(FGDH) et l’ong internationale Ferm, cette rencontre a permis aux participants de suivre plusieurs exposés au nombre desquels l’état d’avancement des textes d’application de la loi 33-20 portant  code forestier  relatif  à la foresterie communautaire ; les huit recommandations pour améliorer  l’implication des populations locales dans les projets  de restauration  forestière ; prise  en compte  des engagements  internationaux relatifs  aux droits des communautés locales et populations autochtones.

Dans ce thème présenté par le président du Forum pour  la  Gouvernance et les  Droits de l’Homme, Maixent Agnimbat Emeka, ce dernier a dit qu’en rapport avec  cette conférence sur le reboisement, il est indispensable que le reboisement appelé  à se faire  puisse contribuer premièrementà améliorer les conditions de vie des populations rurales car ce sont elles qui détiennent les terres et deuxièmement  le reboisement et la restauration forestière ne doivent pas contribuer  à affaiblir les droits  des communautés rurales. Et il a  ajouté : « l’afforestation et le reboisement doivent s’adapter aux besoins des gens, faut pas qu’on fasse l’afforestation ou le reboisement  par des essences qui ne sont pas utiles pour les communautés rurales, il faut faire le reboisement pour améliorer  les moyens de subsistances à travers  l’agroforesterie, à travers des arbres qui vont contribuer à atténuer les changements climatiques ».

Pour sa part, la Directrice exécutive par intérim de l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme, Nina Cynthia KIYINDOU YOMBO a exposé sur la prise en compte de la notion de la foresterie communautaire. L’exposante a d’abord mis l’accent sur le contexte en retraçant l’historique de cette évolution. Elle a souligné  que la réflexion sur la création de ces forets est apparue durant les négociations sur l’APV FLEGT. Elle a en suite  renchéri qu’une  coalition des organisationsdont FGDH, CJJ, ODDHC et OCDH  avait  été mise en place dans le cadre du projet Congos avec le soutien technique des ongs internationales comme  Forest People Programme, Client Eart et Ferm.Des négociations ont été lancées avec le Conseil départemental de la Sangha pour la création des forêts pilotes dans les forêts des collectivités locales.« Actuellement le plaidoyer continu pour avoir des textes d’application sur la foresterie communautaire dont deux sont déjà en cours d’élaboration », a-t-elle martelé.

En fin à l’issue,  de sa communication  elle a adressé des recommandations au gouvernement notamment  la création des forets communautaires pilotes pour  avoir la provision  des textes spécifiques en cours et permettre la duplication de cette expérience ; accélérer le processus d’adoption des textes d’application pour faciliter la mise en pratique du principe de création des forets communautaires reconnu dans le Code forestier ; la prise en compte des forets communautaires dans le processus d’élaboration du Plan d’Affectation des Terres (PNAT).

D’autres communications sur la thématique ont été développées par M. Aubin NZONDO de la Direction générale de la promotion des populations et Alfred Nkodia, Coordonnateur du projet Observation Indépendante des forêts APV /FLEGT. Un partage  d’expérience  s’est également effectué  avec  M. Guy Mousselé du RENAPAC.

Cette rencontre a connu une grande affluence des citoyens et des  membres de la société civile ainsi que  des cadres de l’administration et les représentants du secteur privé.