Le directeur exécutif de l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme, Monsieur Franck Chardin Aubin TCHIBINDA, a tenu une conférence de presse au siège de son association le 19 juin 2023. Celle-ci avait pour objet la publication de la prise de position de ladite association en matière de droits de l’homme, exprimant une vive préoccupation quant aux obstacles administratifs résultant du trafic d’influence et du déni de justice dont est victime Monsieur Côme Venceslas NGANDOUNOU. Ce dernier a été victime de tortures infligées par le colonel Louis LANDO NGOYO, commandant des forces territoriales de police de Brazzaville, au commissariat de police de Mfoa.
Au cours de cette rencontre avec les représentants des médias, le directeur exécutif de l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme a éclairé l’auditoire en exposant que Monsieur Côme Venceslas NGANDOUNOU avait été arrêté de manière arbitraire et soumis à des actes de torture par le colonel Louis LANDO NGOYO il y a environ cinq ans. Depuis sa sortie du commissariat de Mfoa, où il est resté détenu durant cinq jours, la victime a entrepris des démarches administratives afin d’obtenir des explications de la part de son bourreau quant aux raisons qui ont motivé ces atteintes à ses droits fondamentaux, notamment son intégrité physique et sa liberté. Malheureusement, toutes ses démarches auprès des instances judiciaires se sont révélées infructueuses.
« En conséquence, toutes les pièces justificatives nécessaires pour intenter une action en justice sont devenues inaccessibles, tant au commissariat de police de Mfoa qu’à la direction générale de la police et à l’inspection générale de la police, en raison d’un blocage orchestré par les services de sécurité publique, pourtant censés être auxiliaires de la justice », a-t-il révélé.
Face à cette impunité dont jouit un officier supérieur, conjointement à la conspiration au sein de la police nationale, le directeur exécutif de l’OCDH, Monsieur Franck Chardin Aubin TCHIBINDA, a recommandé aux autorités judiciaires congolaises d’ouvrir une enquête approfondie et indépendante sur les allégations de violations des droits humains impliquant les forces de l’ordre, en mettant l’accent sur les responsabilités des officiers de police concernés, notamment le colonel LANDO GOYO Louis, le colonel MOUDILOU Jean Gervais, le capitaine SONGHA et le capitaine de la gendarmerie nationale Guy Ferdinand NTSAYOUNGA. Il a également exhorté ces autorités à garantir l’indépendance et l’impartialité du système judiciaire en traitant cette affaire de manière transparente, sans aucune forme d’ingérence ou de pression politique.
En outre, il leur a demandé d’assurer la protection des victimes, des témoins et de leurs familles tout au long de la procédure judiciaire, en évitant toute forme de discrimination, de représailles ou d’intimidation.
Il a également été recommandé à la communauté internationale de suivre attentivement cette affaire et d’exprimer publiquement ses préoccupations quant aux violations des droits humains et à l’impunité policière en République du Congo. En outre, il lui a été demandé d’encourager le dialogue et la coopération entre les autorités congolaises et la communauté internationale, en vue de promouvoir le respect des droits humains et l’état de droit au Congo.
Par la suite, une séance d’échange a eu lieu entre le directeur exécutif de l’OCDH et les journalistes, portant sur les motifs précis ayant conduit à l’arrestation de Monsieur Côme Venceslas NGANDOUNOU et sur les actions de conspiration impliquant d’autres officiers mentionnés dans la prise de position. En réponse à ces questions, Monsieur Franck Chardin Aubin TCHIBINDA a indiqué que, selon les informations recueillies, Monsieur NGANDOUNOU, entrepreneur et propriétaire d’un garage, avait effectué des réparations sur deux véhicules appartenant à une dame en 2019. Après avoir présenté la facture correspondante, la dame l’a jugée excessive et s’est plainte auprès du colonel Louis LANDO NGOYO, commandant des forces territoriales de police de Brazzaville. Ce dernier, sans mandat d’arrêt, a envoyé ses subalternes au garage, où ils ont procédé à l’arrestation de Monsieur NGANDOUNOU et l’ont détenu au commissariat de Mfoa pendant cinq jours, en lui infligeant des actes de torture. Concernant les actions de conspiration impliquant d’autres officiers mentionnés dans la prise de position, le directeur exécutif a affirmé que ces individus avaient mis en place un système visant à bloquer la diffusion d’informations concernant cette affaire, afin d’empêcher qu’elle ne parvienne pas devant la justice.
A l’issue de cette conférence de presse, Monsieur Franck Chardin Aubin TCHIBINDA a déclaré que le souhait ardent de Monsieur Côme Venceslas NGANDOUNOU est d’obtenir une confrontation avec son bourreau devant les tribunaux, et a affirmé que l’OCDH continuera d’apporter son soutien à la victime afin que justice soit rendue.