Note de position de l’OCDH
Organiser des formations destinées à la force publique sur les droits humains
Le directeur exécutif de l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme, Franck Chardin Aubin Tchibinda a fait un point de presse le 21 février 2022 au siège du Cercle d’Appui à la Gestion Durable des Forêts. Ce point de presse a porté sur la note de position de cette association relative à la recrudescence des violences policières et sur l’impunité qui prennent de l’ascension dans le pays. Cette note de position a été pourvue des recommandations adressées au gouvernement et à la communauté internationale.
Dès l’entame de cette note de position, le directeur exécutif de l’OCDH ; Franck Chardin Aubin Tchibinda, a dit que sa structure est très préoccupée par la récurrence et la recrudescence des cas de violences policières d’une part et d’autre part par l’impunité mieux la clémence des autorités compétentes depuis près de quinze mois en République du Congo.
Aussi a-t-il rappelé que dans le cadre de son mandat l‘OCDH offre à chaque fois que cela est opportun l’assistance juridique, judiciaire et même médicale aux victimes de la torture, des traitements cruels et dégradants et aux parents des victimes d’exécution sommaires. Toutefois le directeur exécutif a souligné que depuis ces quinze derniers mois un constat a été fait d’une vague visiblement entretenue des violences policières ainsi que d’actes similaires de la part des agents de la force publique, tout corps confondu.
De ce fait, Franck Chardin Aubin Tchibinda a dit : «l’OCDH s’indigne de ce que le gouvernement, le parlement et la force publique ne s’en rendent pas comptent pour prendre des mesures préventives appropriées. Ceci confirme leur posture qui favorise l’impunité des policiers et militaires qui commettent des violations graves des droits humains. L’OCDH constate en outre que des procès ne sont organisées que sous l’effet de la désapprobation de l’opinion publique par le truchement des réseaux sociaux et des mass médias classiques ».
Le directeur exécutif de l’OCDH a martelé que « loin d’assurer la sécurité des citoyens congolais, les policiers et militaires abusent de la puissance publique dont ils sont revêtus, se posent ainsi systématiquement en instrument de répression de la population civile en faveur du pouvoir politique établi ».
IL a rappelé que les infractions liées aux cas de tortures sont souvent minorées en témoigne le drame de Chacona, le cas emblématique de Merveille Bazonzila ; les six personnes décédées au Commandement territorial de la police et ceux récents du Viaduc de kintélé ou les policiers ont brisé des jambes des citoyens avec des marteaux, la liste n’est pas exhaustive
Au regard de cette vague de violences policières et à l’impunité assortie de la clémence entretenue par les autorités compétentes, l’OCDH dans sa note de position recommande au gouvernement l’organisation des formations intensives des policiers et militaires sur les droits humains et sur les relations entre la force publique et la population dans un régime démocratique ; l’organisation périodique des visites des prisons et maisons d’arrêt en partenariat avec des ONG des droits humains ; la prise des mesures pénales plus lourdes, sauf la peine de mort, ainsi que des mesures disciplinaires plus sévères donc efficacement dissuasives pour l’avenir montrant qu’il est plus qu’urgent d’adopter le nouveau code pénal devant inclure le crime de torture ; l’évaluation périodique des activités des agents de la force publique( police, gendarmerie et l’armée) eu égard au respect des droits humains.
A la communauté internationale, d’interpeller le gouvernement congolais sur ses engagements pris à propos du respect des droits humains ; l’appui au gouvernement congolais par des programmes intensifs de formation en droits humains.
Pour votre, gouverne, l’OCDH a pour mission de lutter contre les atteintes aux droits humains et l’impunité des auteurs et il vise entre autres objectifs le respect des droits humains et l’éclosion des libertés fondamentales en République Congo.