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Organisations de la société civile formées sur la sécurité physique et numérique.

Le Centre d’Information des Nations Unies a servi de cadre   du 1er au 3 mars 2022 à l’atelier de renforcement des capacités des organisations de la société civile sur la sécurité physique et numérique  des données. Cet atelier qui entre dans le cadre du projet PACTE (Prévenir et Agir Contre la Torture et les Détentions Arbitraires Ensemble) a été co-organisé par l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme et Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, avec le soutien financier de l’Union Européenne.

Durant trois jours, les représentants des associations des droits de l’homme ont été édifiés sur la sécurité physique et numérique des données au travers des exposés dispensés par deux formateurs : Cyrille Rolande BECHON et Gabriel BOMBAMBO.

Les participants ont  d’abord suivi  en première partie de cet atelier la formatrice Cyrille Rolande BECHON qui s’est focalisée sur   la sécurité physique en mettant en exergue la sécurité des défenseurs des droits de l’homme qui  peuvent subir des menaces ou des risques. L’oratrice a défini la menace comme « une déclaration ou une indication susceptible de porter un préjudice » et le risque comme « un événement susceptible de causer du tort ».  Elle a par ailleurs souligné la nécessité d’analyser son environnement pour réduire les menaces et les risques et partant, tenir le coup dans un environnement quel qu’il soit. Pour permettre aux participants de bien assimiler ses enseignements, elle a organisé des travaux en petits groupes afin de les encourager à faire ressortir les forces, les faiblesses, les risques, les menaces et les opportunités au niveau de leurs associations respectives.

Puis, le tour est revenu au formateur Gabriel BOMBAMBO, qui s’est appesanti sur la sécurité numérique des données. L’orateur a indiqué qu’il  était impérieux  pour les participants de sécuriser les données numériques de leurs  associations en installant dans leurs ordinateurs des logiciels à même de protéger leurs données pour éviter les vols de  celles-ci. Aussi a- t-il suggéré des logiciels comme Proto Mail pour envoyer des mails sécurisés ; du logiciel anti sabotage comme Tool Wiz, cette application permet de garder les données même quand on a tout effacé. Monsieur  BOMBAMBO a martelé sur la nécessité de crypter les données de son téléphone ou des ordinateurs pour que les informations délicates ne tombent pas  entre les mauvaises mains.

IL a prodigué par ailleurs quelques conseils qui se résument à toujours acheter un ordinateur avec une licence ; de s’abstenir d’ouvrir sa boite mail dans un cyber café : d’utiliser un bon antivirus selon lui c’est Avas ; de ne jamais donner son ordinateur à une tierce personne, d’avoir un VPN afin de continuer à communiquer en cas d’interruption du net.

Les participants se sont réjouis des connaissances acquises. 

Syd TSIBA, secrétaire général de l’association Horizon d’Actions Futures ne le cache pas : « en ce qui concerne le module sur la sécurité numérique, il nous apprend beaucoup de choses et nous aide à éviter de commettre les mêmes erreurs commises dans le passé, moi personnellement sur tout ce que nous avons appris ici, j’ai déjà été victime sur toute la ligne, j’ai évolué dans certaines organisations ou on travaillait sur des machines communes. Chaque fois que je travaillais, je ne sécurisais pas mes données quand je finissais travail. Et très souvent, les données étaient effacées par ceux qui utilisaient la machine après mon passage. Ce n’est qu’au fil des temps que j’ai appris à sécuriser mes données. Et aujourd’hui je me rends compte que si j’étais victime de ces méfaits c’est parce que je ne connaissais absolument rien de la sécurisation des données ; faisant confiance à mon collègue de la structure ».

« On n’a l’habitude de donner son matériel informatique à d’autres personnes sur la base d’une simple confiance, ne sachant pas que l’on courait le risque d’être piégé par son propre ordinateur. Nous venons donc ici d’apprendre que quand on travaille dans la défense des droits humains, il est strictement interdit de donner son matériel informatique à n’importe qui car celui-ci peut être piégé et être une source de pistage pour vous faire du mal. Ainsi, le point essentiel à retenir de cette formation c’est la mise en place d’un plan de sécurité tant physique que numérique au sein de notre association », a-t-il conclu.

Mich SAMOUGANA de l’Association pour la Vulgarisation du Droit au Cœur de la Société reconnait avoir appris beaucoup de choses : « la formation nous a beaucoup appris sur certaines failles qu’on négligeait et on n’a appris beaucoup de choses instructives qui vont nous aider à corriger les failles et avoir plus de sécurité au niveau des données dans notre association ».

La formatrice Cyrille Rolande BECHON, experte en droit de l’homme, se dit ravie du message qu’elle a fait passer aux participants sur la sécurité des défenseurs des droits humains : « nous avons fait passer le message de l’urgence et de la nécessité pour les défenseurs des droits humains de prendre des mesures appropriées de leur sécurité il s’agit ici d’élaborer des plans de sécurité minimum face au risque qu’ils courent tous les jours dans l’exercice de leurs fonctions. Il s’agit pour nous de rappeler aux défenseurs que la défense des droits humains on ne l’a fait pas pour mourir, mais pour vivre et pour apporter des réponses quotidiennes aux besoins des vulnérables et il est important de prendre soin d’eux même et faire attention à leur propre sécurité »

« Il est très important pour une ONG d’avoir un plan de sécurité cela permet d’établir des actions et des réactions à prendre lorsqu’on fait face à une menace ou à des intérêts divergents par rapport à ce que nous promouvons », a-t-elle précisé.

Cet atelier de renforcement des capacités des organisations de la société civile sur la sécurité physique et numérique des données a connu  la participation de   près d’une dizaine de représentants  des Ongs encore appelées cascades entrant dans le cadre du  projet PACTE.

                                                                                 Ghislain Germain AYINA

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Germain Ayina

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